I - Introduction et concepts A) Roller disco vs Rhythm skate B) Le Jam skate : un sous genre du rhythm skate C) Que sont le style et la technique ? II - L'origine du roller disco et son style primordial : le jammin' A) Bill Butler invente la technique jammin' B) Discussion avec Ralf JamBoogie pour en savoir plus sur le Jammin' C) Diffusion de la technique jammin' III - Styles de rhythm skate A) Quelques styles classés par techniques jammin' JB-style Trains & Trios Snapping Fast backward Slides Backpackin' Slow Walk B) Quelques styles classés par Etats américains Le style de New York Le style de Detroit Le style de Cleveland Le style d'Atlanta
I – Introduction & concepts
Si les roller disco fleurissent actuellement en France, c’est aux Etats-Unis que la discipline naît. C’est également là-bas que la communauté est la plus présente. Certains patineurs américains font preuve de qualités techniques hors du commun. Les Américains expriment des styles incomparables qui varient d’un Etat à l’autre.
A) Roller disco vs Rhythm skate
Je vous invite à lire l’article Roller disco vs rhythm skate qui définit ces deux termes. Aussi, dans cet article, j’emploierai le terme « rhythm skate » qui est plus général et englobe également celui de roller disco.
B) Le jam skate : un sous genre du rhythm skate
Le rhythm skate comprend énormément de styles différents. Toutefois, il existe un style précis qui contraste avec les autres : Le jam skate. Le jam skate est un sous genre du rhythm skate. Au lieu de patiner et pousser autour de la piste, le jam skater va glisser et s’exprimer en milieu de piste, En effet, pour ne pas gêner les autres patineurs et accessoirement éviter de se faire rouler dessus, les jam skaters conrôlent le centre (comme des joueurs d’échecs) du skate-rink.
Groundwork : Le jam skate est un style très physique qui incorpore des éléments de groundwork issus du breakdance. Bien sûr, en rhythm skate, il est aussi possible d’exécuter des figures break issus du jam skate. Tous ces styles sont interconnectés, mais néanmoins possèdent leurs spécificités.
Ainsi, le jam skate est du rhythm skate, mais le rhythm skate, même s’il peut incorporer quelques moves de jam skate, n’est pas nécessairement du jam skate.
Si j’en ai perdu certains qui ne savent même plus ce qu’est le rhythm skate : Grosso modo, c’est une discipline qui consiste à rouler en rythme sur de la musique. Si en plus vous faites du break dance, cela devient (en plus) du jam skate.
Si le jam skate vous intéresse, je vous invite à visualiser les tutoriels du Classic SK8 Crew dans la rubrique groundwork.
Voilà pour la sous discipline Jam skaing. Le reste de cet article traite des distinctions entre les autres styles du rhythm skate (ceux qui se pratiquent en extérieur de piste). Ces styles sont innombrables et varient d’un Etat à l’autre.
C) Que sont le style et la technique ?
Le style est une notion peu évoquée en France lorsque l’on parle de de rhythm skate.
Le style en rhythm skate est une manière de patiner. Il définit la façon dont le patineur occupe l’espace du skating-rink (milieu ou extérieur de piste) ainsi que le type de technique utilisée (fast backwards, slides…). Ces techniques varient selon les Etats américains. Ainsi, seront présentés dans un chapitre III, quelques techniques de rhythm skate ainsi que 4 styles propres à 4 villes respectives :
Le style de New York Le style de Detroit Le style de Cleveland Le style d'Atlanta
Mais avant d’aller plus loin, intéressons-nous dans un chapitre II aux origines du roller disco et de son style primordial. Il est un nom reconnu, respecté, voire adoré dans l’univers du roller disco. Ce nom c’est Bill Butler.
II – Bill Butler, l’origine du roller disco et de son style primordial; le jammin’
Disco Music :
Le roller disco (à proprement parler) naît aux Etats-Unis dans la ville de Brooklyn à New-York (à l’Empire Rollerdrome vers les années 1970). Son inventeur, dont on ne compte plus les pseudos (le parrain / le grand-père du roller disco, etc.) est Bill Butler. Ce dernier dès 1957 est à l’origine du renouveau sonore dans les discothèques qui vont progressivement jouer des musique populaires, du jazz, du R&B, de la funk et enfin du disco.
New Roller Skate Style :
Bill Butler invente une technique intrinsèquement liée au roller disco : la technique jammin’.
A) Bill Butler invente la technique jammin’
Le nom de cette technique : Jammin’, est inspiré du jazz et du roller derby. Je vous invite à lire l’article sur Bill Butler : parrain du Roller Disco pour en savoir plus. Malheureusement, aucune description et définition précises de la technique jammin’ ne sont disponibles. Très peu de vidéo circulent sur Bill Butler et l’ouvrage qu’il a sorti en 1979 : Jammin’: Bill Butler’s Complete Guide to Roller Disco (rédigé par Bill Butler et Elin Schoen) est simplement introuvable en physique et en dématérialisé.
J’ai envoyé un message privé sur le compte Instagram « billjammabutler », afin de savoir s’il était possible de trouver son ouvrage. Ce dernier m’a informé qu’il n’était plus édité, mais qu’un futur livre était en cours d’écriture :
"Hello Jerome, my Jammin' book is no longer in print. However, I am working on my next book to be released in the near future. I can keep you posted, if you'd like". 01/07/2021
Ainsi, pour l’instant, je ne peux malheureusement pas donner plus d’informations concernant le jammin’. Cela reste une technique secrète de ninja maîtrisée par quelques élus, dont son maître encore vivant. Ma/votre quête est de mettre la main sur le parchemin Jammin’ pour parfaire notre technique et maîtrise de l’art rhythm skate.
Bref, si vous possédez un exemplaire de l’ouvrage ou des informations le concernant, contactez-moi !
B) Discussion avec Ralf JamBoogie pour en savoir plus sur le Jammin’
Cette discussion est un pavé et digresse légèrement. Si vous êtes pressé, vous pouvez passer directement au chapitre suivant : Diffusion de la technique Jammin’.
Pour obtenir de plus amples informations concernant la technique jammin’, je me suis renseigné auprès de l’illustre Ralf JamBoogie (une légende vivante qui a inspiré The Infamous Skating Couple). Voici la traduction française de notre discussion en anglais (via Facebook) :
Discussion commencée le samedi 3 juillet 2021
Moi : Connais-tu la technique du Jammin’ Ralf ?
RJB : Si tu fais référence à la technique de Bill Butler, je dirais oui 8). Elle a façonné mon style.
Moi : J’ai contacté Bill sur Insta […]
N.d.a. je vous coupe l’explication que j’ai mentionnée plus haut
RJB : Tu peux trouver son livre en allemand, il est bien, mais pas si utile. Beaucoup d’éléments ont été perdus dans la traduction. Je vis à Mönchengladbach en Allemagne, peut-être pourras-tu passer à l’occasion ?
Moi : Je ne lis pas l’allemand malheureusement. Tu as donc appris le jammin’ avec cet ouvrage (quel dommage que je ne puisse même pas le trouver en pdf). Possèdes-tu des pages ou des liens qui me permettraient d’améliorer ma culture en roller skate ?
RJB : En 2011, « The Bill Butler Jammin’ Show » sur Ustream était une émission hebdomadaire animée par Bill lui-même.
N.d.a. Ustream est une plateforme offrant des services de steaming. Ce site web permettait à l’utilisateur de diffuser ses propres vidéos ou émissions de TV sur Internet. Ustream est rachetée par IBM en 2016 et devient IBM Cloud Video.
Il a énormément expliqué et détaillé sa technique. Ce dernier a même patiné dans le studio. Il a également projeté des vidéos de lui et de ses élèves travaillant la technique.
Peut-être que ces fichiers sont encore consultables quelque part sur le web.
Quelles roues utilises-tu et sur quel type de surface patines-tu ? Avez-vous un roller rink à Lyon ?
Moi : Malheureusement, nous n’avons pas de piste à Lyon. Nous patinons en extérieur avec la Skate Family. Parfois des sessions disco sont organisées au Sucre. C’est d’ailleurs là-bas que j’ai croisé Alexandre Aloise (un petit Suisse, mais très grand patineur). Même si la discipline rhythm skate devient de plus en plus populaire, nous n’avons pas de figures majeures de la discipline (reconnues au niveau international) à Lyon. Je m’inspire donc de patineurs tels qu’Alex et toi.
Aussi, j’ai besoin d’acquérir des connaissances historiques et techniques, mais ce n’est pas facile.
RJB : Merci pour toutes ces informations. C’est toujours un plaisir de partager avec des patineurs venant des 4 coins du monde. Lyon n’est pas si loin toutefois 😉
Alex est un très bon patineur, et sa maîtrise du slalom et des cônes est incroyable. Il a quelque peu délaissé les réseaux sociaux. Si tu es encore en contact avec lui, s’il te plaît, passe lui le bonjour, j’espère d’ailleurs qu’il va bien.
Concernant la technique jammin’, pour que cette dernière fonctionne, tu dois rouler avec des roues dures sur une surface smooth. Le mieux serait un plancher en bois. Les roues que je te recommande sont les vintage Vanathane, mais également toutes les roues de type « All American Plus ».
Moi : Oui, Alex a inventé une discipline à lui tout seul : le cone dance. J’apprécie beaucoup son style. Malheureusement, un jour il a disparu de ma liste de contacts Facebook.
Concernant les roues, je n’utilise que les Krypto Impulse 78A, mais je possède des Radar Varsity 62 noires (roulements : KwiK Zenith), que je n’ai jamais utilisées.
Mince, tu veux dire que je ne pourrais jamais exécuter la technique jammin’ si je ne fais que rouler en extérieur ? Il n’y a pas de skating-rink en bois à Lyon.
RJB : Possédez-vous des pistes de roller hockey ou de patinage artistique sur Lyon ? Malheureusement, nous n’avons pas non plus de plancher en bois, mais les endroits sur lesquels je patine sont destinées à des hockeyeurs et patineurs d’artistique. Ainsi, le revêtement du sol est très smooth. Un point fondamental de la technique jammin’ est le « skate stop ». Et cela fonctionne mieux sur une surface très smooth associée à des roues dures. Les Varsity en 98A devraient plus ou moins faire l’affaire, elles sont semblables aux Bones ce qui signifie qu’elles sont collantes sur beaucoup de surfaces. En Europe, il est souvent plus facile et moins cher d’obtenir des roues d’artistique telles que les Roll-Line Magnum en 60D. Elles font l’affaire et durent un bon bout de temps. La prochaine session, je serai sur une piste en extérieur. J’enregistrerai une petite vidéo pour te faire « entendre » ce que je veux dire pour les roues.
Moi : Nous avons la chance de posséder deux patinoires à glace.
Concernant le roller, nous avons le RHC, mais le sol n’est pas en bois. PA contre nous avons également un gymnase avec parquet en bois de 40m x 20m.
N.d.a. Le gymnase avec le sol en bois est le gymnase Jean Zay (1, rue Jean Zay) dans le 9e. Les cours d’artistique du Lyon Roller se déroulent là-bas. Malheureusement, le pôle artistique de l’association Lyon Roller Métropole en plus de ne pas être très communicant est impossible à joindre (je leur avais envoyé un mail pour réaliser un dossier sur le roller artistique à Lyon et n’ai jamais eu de réponse). Incroyable d’avoir un club aussi peu communicant dans une ville telle que Lyon.
RJB : Cool, ces places semblent top. Le RHC est similaire au gymnase dans lequel je patine. Aussi, tout ce que je peux dire, c’est que si tu veux travailler sérieusement ton patinage, tu devrais contacter le club pour qu’ils te fassent une place pour t’entraîner. Je m’entraîne aux côtés des enfants qui pratiquent le roller artistique ainsi que l’équipe de hockey. Et je peux patiner les vendredis car il y avait au début un groupe de patineurs freestyle qui nous ont permis d’être suffisamment nombreux pour ouvrir notre propre session.
Moi : Bonne idée de s’entraîner avec l’association de roller de ta ville. Paies-tu l’adhésion plein pot (bien que tu sois ton propre coach et ne puisses pas bénéficier de l’enseignement d’un Bill Butler) ?
RJB : Je paie l’adhésion complète, mais tu as raison, il n’y aura personne pour m’enseigner quoi que ce soit. Et bien que je puisse bénéficier des conseils et de l’enseignement des coachs en artistique, la discipline ne m’a jamais vraiment intéressé. Par contre, je suis ravi d’avoir intégré le club et de pouvoir patiner, écouteurs aux oreilles. Après toutes ces années, j’ai finalement pu décrocher mon propre créneau dans l’emploi du temps, chaque mardi de 8h à 10h. Et en ce moment, nous patinons également chaque samedi de 6h à 8h.
Cette vidéo donne quelques explications concernant les roues, peut-être peut-elle t’intéresser :
Moi : Merci, Les Vintage Vanathane me font penser aux micro roues Adonis que j’ai testées il y a quelques années (avant de les revendre). Les as-tu essayées ? Si je ne m’abuse, Dan Miller aka dan Kno Limitz est sponsorisé par Adonis. By the way, ta vidéo est intéressante, mais je ne suis pas convaincu par le concept de Roller Flute développé par Jaclyn Duncan ^^.
RJB : Roller Flute ? Je n’avais pas fait attention . Les roues Vanathan sont différentes, très bonnes sur un plancher en bois. Les Adonis accrochent davantage. Elles doivent certainement faire l’affaire sur des surfaces spécifiques. Je n’en possède pas, je les ai seulement essayées une seule fois.
Aussi, toutes ces roues ne sont pas faciles à obtenir. Pour cette raison j’utilise des roues d’artistique.
Moi : Peut-on réaliser la technique jammin’ sur d’autres paires que les paires de rhythm skate et artistique ? Pourquoi la majorité des danseurs de rhythm skate utilisent des boots d’artistique (Edea, Riedel, etc.) avec des talonnettes ? Pourquoi toi (et les autres rhythm skaters) n’utilisez pas des chaussures de Derby ou de jam skate ? Je pense que patiner sur des chaussons taille basse et sans talonnettes permet de gagner d’une part en légèreté et d’autre part en mobilité de la cheville.
RJB : La question que tu dois te poser est : Que veux-tu réaliser sur tes roller ? Certains setup peuvent aider pour exécuter certains styles ou certaines figures, ils les rendent un peu plus faciles. Toutefois, et c’est mon opinion personnelle, je te conseillerais de patiner sur l’équipement de ton choix. Les figures que nous réalisons ne sont fondamentalement pas difficiles. Il n’ya pas de triples sauts, probablement même pas des doubles . Ainsi, n’importe quoi peut être réalisé à l’aide de pratiquement toute paire de chaussure et platine.
Par contre, toute combinaison roue/surface ne matchera pas. Le bon type de roues associé au bon revêtement est essentiel. Je patine sur des boots d’artistique montées sur une platine Roll-Line parce que ces motherfuckers ne vont pas casser. Etant paresseux, je préfère ne pas m’adapter à un nouveau setup tous les ans . Mais c’est un choix personnel. Si tu peux te l’offrir et n’es pas effrayé de réapprendre, alors attache une platine de roller à des Balenciaga et éclate-toi avec 8-).
Concernant le poids des rollers, cela n’a pas trop d’importance, je ne suis pas la hype.
La mobilité de la cheville, oui, si tu veux faire du breakdance avec tes patins. Pour cette raison les jam skaters utilisent ces bootsainsi que des roues lus larges.
Moi : Est-ce que le kingpin est important pour toi ?
RJB : Je ne peux pas te dire grand chose concernant le kingpin, mais comme je le disais précédemment, il s’agit plus pour moi d’avoir une montage durable. J’ai eu des platines avec des kingpin brisés. Bien sûr l’agilité conférée par le kingpin peut différer, mais tu finiras par t’adapter à ton montage. Je ne pense pas que ce soit trop important.
Après, tu peux aussi t’interroger sur l’entraxe, sur l’absence / présence ou le type de toe stop, la façon dont ta platine est fixée… Pour répondre à ces questions, je reste plus ou moins dans les « standards ». Je pourrais probablement rouler sur une paire de Moxi et je serais OK (pas pour du long terme bien sûr et évidemment il me faudrait changer les roues ^^).
C) Diffusion de la technique jammin’
Les petits nouveaux connaissent peut-être Bill Butler pour d’autres raisons. En effet, il est également le directeur de création du film La Fièvre du roller (Roll Bounce), featuring Bow Wow :
C’est M. Butler qui va infuser la funk et le jazz dans le monde du roller. Pour en savoir plus sur Bill Butler et la technique jammin’, je vous invite à lire cet article : Bill Butler, le parrain du roller disco.
Mais reprenons, Bill Butler va coacher des milliers de patineurs sur la piste de l’Empire Rollerdrome de Brooklyn, leur enseignant le jammin’. Le jammin’ se transmet d’abord localement, puis commence à se diffuser à travers les Etats-Unis.
Le Jammin’ : Un style primordial qui va créer d’autres styles
Il ne faut pas longtemps pour que le jammin’ atteigne l’Etat du New Jersey (limitrophe à celui de New-York). Lorsque le jammin’ entre en contact avec les New-Jersiens, il change de nom et devient le « New York Freestyle« .
D’autres Etats vont également emprunter certaines figures de jammin’ pour les modifier créant ainsi des identités régionales.
Ainsi, ces particularités locales sont liées à deux éléments fondamentaux :
- Un style : Le jammmin’. A l’origine de tous les autres styles (qui ne font qu’emprunter des éléments du jammin’ en les modifiant.
- Une musique : Le type de musique joué va modifier la technique jammin’. Si le jammin’ est la source, c’est la musique locale qui va façonner cette technique. Un style nouveau émerge, inhérent à l’Etat.
➔ Pour résumer, la musique façonne le style.
III – Styles de rhythm skate
A) Quelques styles classés par techniques
Les explications techniques ainsi que les ressources Youtube proviennent du patineur allemand Jay Beewitz (Voir les sources en fin d’article).
a1. La technique de Bill Butler : le jammin’
Comme expliqué au chapitre II, le jammin’ est la technique de base dont tous les autres styles s’inspirent. Cette technique créée par Bill Butler consiste à exécuter des moves de base, puis les décliner de 3 façons : interne, externe, milieu. Je pense qu’il s’agit des carres, mais je n’ai pas trouvé d’autres informations concernant cette technique (J’en saurai plus quand j’aurai trouvé l’ouvrage de Bill Butler « Jammin’).
Bill Butler a représenté sa technique en 2013 lors d’une skate party organisée pour son 80e anniversaire. Voici la vidéo :
Certes, ce sont des papy, il est loin le temps de la fièvre du disco ^^
Et puisqu’on parle de la fièvre disco, voici le grand Bill Butler dansant avec Janet Burroughs :
Musique : Baby Baba Boogie (by The Gap Band)
a2. JB-style
Le style JB fait références aux initiales de James Brown. Ce style est façonné par une grosse musique funk associée à un jeu de jambes expressif et particulier. Les patineurs de Chicago sont connus pour leur JB-style. Ce patinage est aussi synonyme pour beaucoup de patinage afro-américain.
Voici pour illustrer, quelques filles issues du crew : CMW (Chicago’s Most Wanted) :
a3. Trains & Trios
Un trio (et un train lorsqu’il y a plus de 3 personnes) peut faire penser à une chenille.
Rappel : Une chenille est une pratique en roller disco où les danseurs se placent à la queue leu-leu. C’est très fun.
Les trains sont des chenilles (en plus technique) pratiquées essentiellement au Nord-Est des Etats-Unis. La musique sur laquelle le train est pratiqué est souvent rythmée et entrainante.
Exécution : 3 patineurs ou plus forment une chaîne. Le patineur extérieur à droite de la chaîne (on tourne en sens anti-horaire) est le leadeur et mène la course. A l’instar des chenilles à la française, la force centrique exercée aux patineurs en bouts de chaîne sont colossales et nécessitent puissance et maîtrise pour ne pas tomber.
Voici quelques trains et trios au Sk8-A-Thon d’Atlanta en 2014 :
a4. Snapping (s’accrocher à un partenaire)
Le snapping est très populaire dans les Etats de Washington, Delaware et Maryland. Il consiste à se tenir à un partenaire pour effectuer des figures qui défient les lois de la gravité.
a5. Patinage arrière rapide (Fast backwards)
Le patinage arrière rapide (ou fast backward) est originaire de la ville de Philadelphie et des Etats du Delaware et Jersey Sud. Les patineurs avancent à reculons en effectuant de puissants citrons / demi-citrons arrière en tenant les bras du patineur de devant et/ou de derrière. Il s’agit d’un patinage dynamique et extérieur très proche de la barrière.
Notez que le torse des patineurs est tourné vers l’extérieur de la piste et non le centre. D’une part, cela permet aux patineurs les plus à l’extérieur de passer le plus près possible de la barrière (en la frôlant, voire la touchant) et de s’orienter grâce à celle-là. D’autre part (et surtout) cela permet d’exécuter des « Tight Turns / Power Turns » arrières. Une histoire de position de hanche, la jambe la plus proche de l’intérieur du cercle doit pouvoir être bien fléchie (exactement comme s’il s’agissait d’un virage serré vers l’avant).
a6. Slides
Les slides consistent à glisser sur le skate-rink. C’est un style difficile à effectuer qui nécessite d’avoir des roues extrêmement dures. appartient à la ville de Détroit. Je l’explique en détail au chapitre B.
Pour en savoir plus sur les slides, je vous invite à lire l’article relatif aux techniques de freinage en roller. Vous pourrez décortiquer des Sloul, powerslide, Magic, j’en passe et des meilleurs.
a7. Le sac à dos (Backpackin’)
La technique du sac à dos se pratique en couple et à reculons. Appelée backpackin’ en anglais, elle consiste à coller son partenaire. S’il y a un homme et une femme, alors l’homme est le Cavalier et dirige la cavalière. Le cavalier se place derrière la cavalière, mais est devant dans le sens de la direction (puisqu’ils roulent à reculons). C’est une technique très sensuelle proche des danses de couple latines.
a8. Marche lente (Slow Walk)
Les marcheurs lents avancent en « marchant ». Ils effectuent des petites foulées et s’aident de leur hanches pour effectuer des mouvements de bouncing (rebond). A l’instar de la danse du ventre ou du Hula hoop, il est primordial d’utiliser ses hanches.
B) Quelques styles classés par Etats américains
b1. NY style
Il convient de commencer par le commencement, à savoir, New-York. En effet, c’est à New York que naît le roller disco, au sein de l’Empire rollerdrome à Brooklyn. La métropole mondialement connue de New York est très fréquentée. Ses patinoires sont également plus petites que les celles des autres Etats. L’espace à l’intérieur de la patinoire devient une denrée rare ! Ainsi, c’est cette limitation d’espace qui va impacter le style de patinage. Les danseurs dansent par paire et se tournent autour dans une zone limitée. Bien que vu de l’extérieur, cette parade semble chaotique, les spécificités des figures permettent aux patineurs d’anticiper les mouvements de leurs pairs.
Voyez dans cette vidéo une pratique caractéristique au NY-style : Les patineurs occupent le milieu du rink en traçant des cercles :
b2. Detroit Open House (Slide)
Le sytle de Détroit est l’un des styles les plus profonds et techniques qui soit. Ce style repose sur une technique : l’Open House.
Open House : En rhythm skate, l’open house consiste à prendre de l’élan en milieu de piste pour glisser en diagonale vers l’un des bords ou coins de la patinoire.
➔ Slide : Cette glissade s’appelle un slide. Sur le papier, cela semble facile, mais ce move est ardu !
➔ Le prérequis matériel : est d’avoir des roues très dures (parfois en bois !) permettant un glissement à flat. Le gainage, la recherche d’équilibre et la pression exercée sur les roues rendent l’exercice laborieux. Grâce à un travail acharné et ainsi qu’un goût prononcé pour l’effort (et la discipline), les patineurs de Détroit ont atteint un niveau de maîtrise les rendant maître de l’open house.
Appréciez la façon dont les Détroitiens viennent se ramasser contre le mur (ou sur la piste s’ils ne l’atteignent pas) :
Très technique : Mais le style de Détroit ne s’arrête pas aux open house. Ce style incorpore énormément de footworks, séquences, rotations. Ces figures sont très difficiles à exécuter avec roues dures (ça glisse).
Toe stop : Ce qui caractérise également le style de Détroit est l’utilisation des tampons de frein (toe stop) sur leurs patins. La plupart des autres styles n’en mettent pas ou utilisent des petits plugs.
La boot d’artistique : Les patineurs de Détroit utilisent des bottines de patinage artistique pour un bon support des chevilles. L’influence de l’artistique est très importante (demi-tours, sauts…). Mais Détroit n’est pas le seul à être interconnecté avec l’artistique, on compte également le NY et le Jersey pour ne citer qu’eux.
Instagram : @motownrollerclub
Si vous roulez en roues dures et que vous appréciez les slides, je vous invite à lire l’article sur les différentes techniques de freinage en roller.
b3. Style de Cleveland
Instagram : @Tempestnicole : bonne patineuse @clevelandsk8 : page qui montre les événements rink : Pla-mor
Deux styles distinctifs coexistent à Cleveland :
- Cleveland Shuffle : Ce shuffle consiste à rouler en laissant trainer le pied derrière soi.
- Cleveland Freestyling : Mixe entre du JB style, du snaping et des saut inspirés de l’artistique. Ce Cleveland Freestyling intègre intègre les sauts les plus puissants de la communauté skate.
@sk8life_crew page : Ils se supportent entre eux, leur culture
Musique : La musique de Cleveland est inspirée par le hip hop et la funk. Il aiment patiner sur es basses lourdes et puissantes.
b4. Style d’Atlanta
Atlanta est connu pour les battles organisés entre ses crews. Le style est agressif et rude. Pour vous donner une idée, matez le film ATL (2006) qui met en scène des crews réels (The ones, Warriors, Preps). Dans ce film, vous pourrez également apercevoir Tony Sailor qui tourne des séquences.
Deux figures importantes qui ont contribué au développement de ce style : Vaughn Newton et Anthony Fransis.
Le Style d’Atlanta doit être réalisé à grande vitesse. Voici quelques moves iconiques :
- Le Stab : Le genou se plie à 90° et le patineur repose le pied devant son patin et tape dans ses mains.
- Le Prep : Ce move porte le nom de son groupe. Prep vient du mot « preppy », un style très BCBG. Les patineurs exécutent des figures très précises autour du rink nécessitant concentration et patience pour les assimiler.
- Kriss Kross : Croisés avant.
- ATL Wall Riding : Le patineur exécute des figures en contact avec le mur ! Poussée, kick, cela dépend du contexte.
- Ryding : De multiples rydes existent selon les régions. Le ryde est une espèce de petite fente exécutée lorsque vous êtes en snake. Idéal lorsque vous ne savez pas quoi faire. Cette figure doit être réalisée avec style, dans un effort constant de coolitude. Tel est l’esprit ryding.
- Crews : Sickonskatescrew + kidz_sick_on_skates - Leader : Tony Sailor (Californien, mais vit avec le style d'Atlanta) - Les best : Kidz_ fait des performances et compte ds son crew les meilleurs skaters du monde :Idance_solo, DCyoungfly, Yeek dance movements --> yeekology Yeek : a) Mot américain et onomatopéique qui rappelle le cri d'un rongeur. Yeek exprime l'exclamation de surprise, d'horreur et parfois de dégoût. Ce terme argotique est parfois utilisé pour parler des fesses ! b) Mais ce mot désigne également un style de hip-hop dansé et inventé à Atlanta dans les années 80. L'étude de l'évolution de ce style de danse s'appelle : Yeekology.
- Article publié le14/06/2021
- Article édité en juillet 2021 pour intégrer l’interview de Ralf JamBoogie (et les commentaires de Bill Butler)
Sources : Pour rédiger une partie du chapitre III de cet article (ainsi que la fin du chapitre II), j’ai utilisé les sources suivantes :
➔ Les vidéos et explications du patineur allemand Jay Beewitz. Ancien président d’un club de patinage artistique en Allemagne, Jay a consacré 30 années de sa vie au roller. Ce dernier se rend fréquemment à Atlanta pour patiner au skating-rink du Sk8-A-Thon.
Son article : https://roller.sk8.berlin/the-difference-between-rolling-and-skating-style/
➔ La vidéo Youtube du jam skater Dunbar : RHYTHM SKATING HISTORY Atlanta, Detroit, and Cleveland Styles
Suggestion d'articles : – L’Empire Rollerdrome : Lieu de naissance du Roller Disco - Bienvenue au Roller Rink de Chicago - Bill Butler, parrain du roller Disco – Tutoriels danse Roller Disco – Glossaire : Roller Disco